MEDITATIONS assises KOMPON ZAZEN

De la nécessité de méditer afin de bien connaître son esprit tel qu'il est vraiment...

Discours de Jean-Pierre Schnetzler. cahiers de l’Herne

« L’exposition claire des méthodes de réalisation spirituelle, dont les techniques de méditation, sont restées vivantes jusqu’à nos jours, ainsi que la présence de maîtres vivants susceptibles de les enseigner. Sous cet aspect le bouddhisme apparaît comme le conservatoire des méthodes orientales et c’est là, sans doute, son legs le plus précieux à l’Occident. L’universalité d’un enseignement réduit à l’essentiel pour la libération et donc praticable sans difficulté spécifique dans le contexte social actuel est essentiel aux laïcs. Pour certaines voies du Grand Véhicule, et du tantrisme en particulier, la prise en compte affichée des nécessités de s’adapter aux conditions des derniers temps d’obscuration spirituelle et donc de méthodes variées, convenant aux laïques, et pas seulement aux moines, est très importante, voire primordiale. La large tolérance du bouddhisme, provenant de son sens aigu de la relativité des moyens, évite au débutant d’avoir à renier quoi que ce soit de son patrimoine antérieur. Étant bien entendu que, pour celui qui est convaincu de l’unité transcendante des Traditions, il n’y a pas de « conversion » par exclusion d’une forme religieuse au profit d’une autre, mais choix d’un moyen de réalisation par convenance personnelle. Cette convenance se fonde aussi bien entendu sur des motivations psychologiques, dont il convient d’apprécier le caractère relatif et temporaire, mais aussi très réel pour le débutant. Dans cette optique tous les cas de figure peuvent se rencontrer, en fonction des histoires individuelles évidemment variées.

Notre métier de psychiatre et notre situation d’administrateur de plusieurs centres bouddhistes nous en ont fait rencontrer de tous ordres. Nous ne retiendrons pour être bref que deux points:

A) Dans l’ensemble on peut dire que psychologiquement le bouddhisme est assez loin et assez près de nous, soit dans une confortable situation moyenne. Assez loin historiquement pour qu’il apparaisse vierge des rapports conflictuels, qui éloignent l’ex-chrétien ou israélite de l’Islam par exemple. Assez loin spirituellement, pour que son caractère non théiste repose le sujet qui a vécu des moments difficiles avec Dieu le Père et ses représentants, par exemple. Assez près psychologiquement pour que sa formulation originale en une langue indo-européenne, son style expérimental, causaliste, analytique, évoque des résonances sympathiques dans un esprit formé aux disciplines scientifiques. Et pour cause d’ailleurs, quand on se remémore l’importance cachée du bouddhisme dans la formation de la pensée grecque, pythagoricienne et stoïcienne. Nous renvoyons sur ce sujet à l’ouvrage récent de S. C. Kolm(S. C. Kolm, Le Bonheur liberté. Bouddhisme profond et modernité, PUF, Paris, 1982. ). Soulignons, sans insister, l’accueil favorable fait au bouddhisme par les scientifiques, qui y trouvent des formulations métaphysiques en accord avec les conceptions nouvelles nées de la recherche. Assez près spirituellement pour que l’économie générale de la voie soit aisément reconnue comme familière pour un Occidental forcément imprégné de christianisme. Ce que nous avons essayé de montrer, au colloque religieux tenu entre chrétiens et bouddhistes, à la chartreuse de Saint-Hugon, lors de la Pentecôte 1983 (Jean-Pierre Schnetzler, « Comparaisons entre l’hésychasme et le bouddhisme », dans Actes du colloque : « Méditation chrétienne et méditation bouddhiste », Éditions Prajnâ, Saint-Hugon, Arvillard, 73110, La Rochette, 1983).

B) La variété des écoles, qui sont aujourd’hui à peu près toutes représentées aujourd’hui en France, fait que toutes les familles d’esprit peuvent légitiment choisir l’une ou l’autre. Pour certain l’austérité analytique du Theravada, pour d’autres le caractère abrupt, poétique et esthétique du Zen, pour d’autres la luxuriance formelle du tantrisme et de ses nombreux moyens habiles (upaya). Quoi qu’il en soit, la présence sur notre sol, pour la première fois de son histoire, de communautés d’importance notable, relevant de toutes les grandes Traditions, rend plus nécessaire que jamais, pour qu’elles fassent mieux que se tolérer, c’est-à-dire s’apprécient mutuellement et collaborent, de les envisager à la lumière de leur unité transcendante.

Une prédiction célèbre de Padma Sambhava, introducteur du bouddhisme au Tibet (VIIIe siècle), informait que :

« Lorsque s’envolera l’oiseau de fer et que les chevaux galoperont sur des roues, les Tibétains seront éparpillés à travers le monde comme des fourmis et le Dharma parviendra jusqu’au pays de l’homme rouge » (c’est-à-dire l’Occidental, le rouge étant la couleur attribuée à l’ouest).

Ainsi, la destruction de la dernière civilisation traditionnelle par le matérialisme marxiste, une création occidentale, même si ce fut par canons chinois interposés, a-t-elle contribué à donner à l’Occident certains instruments de sa guérison. L’Occident barbare est allé dévaster l’Orient traditionnel (bien décrépit il est vrai), en retour celui-ci portera la lumière à l’Occident, tel a toujours été son rôle : « Ex oriente lux ». Mais si nous complétons la formule, sa deuxième partie, souvent omise, ajoute : « Ex occidente dux ».

Quel magistère notre Occident pourrait-il exercer un jour, autre que celui des ordinateurs ? Pouvons-nous rappeler que parmi les critères des « derniers jours » ou « derniers temps », précisés par les Évangiles, et qui sont tous remplis, figure : « Il faut d’abord que l’Évangile soit proclamé à toutes les nations » (Marc, XIII, 10). De fait l’Évangile a été prêché aux Chinois et à l’ONU mais est passablement oublié à Paris. On peut supposer que la France, première atteinte par le mal moderne, sera la première à s’en guérir, et l’accueil qu’elle fait au bouddhisme est sans doute le signe qu’un sens de l’universel est de nouveau à l’œuvre. Jean Robin écrivait tout récemment du christianisme et du bouddhisme : « Leur façon de privilégier l’esprit par rapport à la loi est également frappante, suggérant une certaine communauté de fonction dans l’économie de cette fin de cycle. » (Jean Robin, René Guénon. La dernière chance de l’Occident, Éditions Trédaniel, Paris, 1983)

Localement le bouddhisme peut bien entendu satisfaire aux besoins spirituels d’un certain nombre de déracinés, et ses capacités d’adaptation sont prouvées par l’histoire. Il peut aussi contribuer à réveiller par l’exemple le sens contemplatif chez certains chrétiens et leur fournir l’aide technique de certains monastères et la fraternité spirituelle qui a régné, lors des rencontres de Saint-Hugon et lors d’autres rencontres analogues favorisées par la Commission du dialogue inter-religieux monastique, branche de l’Aide inter-monastères (AIM), organisme catholique, fait bien augurer de l’avenir. Cela dit, la France est chrétienne et le restera, mais autrement sans doute.

Pour l’avenir qui se dessine devant nous, les perspectives catastrophiques tracées par les politiques et technocrates en liberté ne laissent d’espoir que dans une intégration de la science et du gouvernement des choses par le spirituel. La destruction planétaire des cultures par le monde moderne est un mal apparent, en réalité l’effet de la fonction destructrice de Dieu, ou de la loi karmique de l’impermanence, suivant le langage utilisé. Elle ouvre aussi la voie à une solution planétaire des conflits. Cet âge d’or à venir ne peut être préparé, dès maintenant, que dans un esprit universel, et sans doute christianisme et bouddhisme ont-ils, sur ce point, ce sens de l’essentiel, qui devrait amener plus facilement à voir et à vivre « en esprit et en vérité » (Jean, IV, 24)."

 

                                                                                                                                        

La méditation, c'est cultiver les vertus humaines en clarfiant son esprit...

Il suffit simplement de le laisser décanter lors d'un "recueilement" (dyana) avec discipline et rigueur...

 

MEDITATIONS ASSISES dans le Shugen mikkyo

Les Méditations sur les lettres sanscrites et le stupa des cinq éléments, le rituel du l’étoile du matin

 

Méditation sur les lettres sanscrites KAN ou A

Pour la lettre A, style de l'école Chuin-ryu du mont Koya

Nommée aussi Ajikan. Vient du japonais « A-ji » (lettre A) et « kannen» qui signifie : Visualiser ! Il faut auparavant connaître tout du symbolisme de la lettre A (voir commentaires du dictionnaire ésotérique : Hobogirin). Il faut se procurer un coussin de méditation (zafu) et un mandala de la lettre sanscrite A, ou se le fabriquer : Sur un fond noir, peindre une lune banche entourée d’un mince anneau d’or, pour accentuer les phosphènes et dessiner la lettre A en écriture sanscrite assise sur un lotus au centre du cercle blanc. La distance séparant le méditant d’avec « la lune » sera d’environ 1,25m ou 1,82m. La lune se trouvera au même niveau que les yeux. On utilisera un Zabuton (vulgaire coussin replié) ou un zafu. La posture des jambes sera celle du lotus ou du demi-lotus, mais toujours en « posture dite de celle chevauchant le lion », le talon gauche bloqué entre le périnée et l’anus; les mains reposent l’une dans l’autre exécutant le mudra « hotei-join ». Les axes oreilles droite-oreille gauche et nez-nombril sont deux perpendiculaires qui se coupent à angles droits : Le menton sera donc rentré et la colonne vertébrale étirée comme si on tirait sur le sommet du crâne. Au moment où l’on prend la « posture de vajra en 7 points » sur le coussin, se balancer trois fois de gauche à droite, puis d'avant en arrière pour trouver son centre. Regardez le bout de son nez comme si on louchait. Mettre la pointe de la langue retournée contre le haut du palais. Mains jointes en Kimyo-gassho-in, frottez doucement son rosaire puis dire :

« OM SARABA TATHAGYATA HANNA MAN NANAU KYAROMI »

(Om, je rends hommage à tous les bouddha)

Puis s'il vous a été transmis, exécuter le rituel du «Goshimpo » ‘rituel de protection du corps par la bénédiction des trois classes de bouddha (padma, vajra et ratna) et ses cinq mudra-mantra. Ensuite, revenir les mains jointes dans la mudra « kongo-gassho-in »et dire les cinq grands souhaits (Godai-gan) :

« SHUJO MUHEN SEIGAN DO »

(Pour l’infinité d’ignorants je fais serment)

" FUKUCHI MUHEN SEIGAN SHU »

(Pour que connaissance et bonheur s’assemblent, je fais serment)

« HOMON MUHEN SEIGAN KAKU »

(Pour l’infini du l’illumination de la porte de l’enseignement bouddhique, je fais serment)

« NYORAI MUHEN SEIGAN JI »

(Pour l’infini des choses semblables à Dainichi, je fais serment)

« BODAI MUJO SEIGAN SHO »

(Pour l’attestation suprême du corps de bouddha, je fais serment)

« JITTA KOKAI DO IREKI »

(Accordez moi la faveur que le soi et autres ne fassent qu’un dans le monde du dhama)

Puis à l’aide du rosaire, pour compter en égrainant celui-ci, tout en disant 108 fois ou 1,000 fois le mantra du bouddha Dainichi du Taizokai mandala : « A VI RA HUM KEN »

Ensuite reprendre le mudra Hokkai shuin, paumes l’une dans l’autre et commencer les 4 visualisations (shi-kannen) :

1) Première visualisation ou concentration (kannen)

Dans l’esprit qui a la forme d’une sphère blanche et cristalline, visualiser au fond un lotus sur lequel repose la lettre sanscrite (bonji) A en 3 dimensions et se rappeler que:

« Le cœur de tous les hommes étant par essence identique entre eux ; le cœur de l’homme étant par essence identique à celui du bouddha Dainichi ; le cœur de tous les hommes et celui des 5 classes de bouddha sont identiques à la lettre A. Le A qui se trouve à l’intérieur de moi, celui des autres méditants et de tous les autres sont identiques car il n’y a pas de différence entre les êtres »

Pensez fortement à cela en fermant les yeux puis ouvrez les en fixant la lune devant vous durant quelques secondes, puis recommencez plusieurs fois de suite, pour créer un phosphène qui commence à s’imprégner dans le mental.

2) Seconde visualisation

La lune et sa lettre devant soi, s’agrandissent, nous englobe pour occuper tous les mondes, tous l’Univers et l’ensemble des dharmas. Visualiser toujours en fermant puis en ouvrant les yeux de nombreuses fois. Ne plus se soucier ni de soi, ni du bouddha. On est pareil au vent cosmique,

3) Troisième visualisation

La lune et sa lettre se rapetissent pour revenir à sa dimension originelle devant nous, puis la lune se déplace et vient se positionner dans l’esprit au niveau de la poitrine. Fermer les yeux et s’imaginer porté par les courants intérieurs. Si à cet instant on éprouve une sensation de fatigue: Redresser l’esprit en frottant le rosaire, rediriger le par un court « seishin » (action intentionnelle pure) puis exécuter à nouveau le Goshimpo entièrement et continuez.

4) Quatrième visualisation

Demander au bouddha Dainichi de se retirer, mais tout en conservant son esprit uni à celui du bouddha. Se sentir baigné dans la compassion bienveillante du bouddha. Avant de se lever, il est souhaitable d’effectuer un auto-massage du corps afin de favoriser un retour de la circulation sanguine normale évitant les problèmes cardio-vasculaires. Cette « respiration lunaire » pouvant durer entre trente et quarante-cinq minutes, ne pas se lever trop rapidement puis sortir de la salle.

Il existe deux étapes préliminaires à la méditation sur la lettre A. Ce sont la méditation sur l’inspire et l’expire Aso-kan, et la méditation sur le cercle lunaire Gachiri-kan.

Voici le programme sur une année de l’enseignement de la pratique de la méditation sur la lettre sanscrite A de l’école Chuin-ryu à Koya-san dispensé par le groupe de pratiquants Daishi-Dendo-Kyokai:

 

  1. Assister régulièrement aux cours et séances de groupes et pratiquer quotidiennement de façon régulière.

  2. Venir aux cinq séminaires de week-end répartis sur l’année qui comportent quatre niveaux : Asokan (pour les débutants, commencer par la méditation sur la respiration), Gachirin (le groupe du second niveau méditera sur le cercle lunaire), le troisième niveau sera sur la lettre A, Ajikan et le quatrième sur les visualisations des mantra en sanscrit dans le cercle comme lors des rituels pour les moines, Jirin-kan.

3) Régulièrement il y aura des séminaires de une à deux semaines de méditation toute la journée, durant lesquelles des instructeurs particuliers sont invités. On médite toute la journée. Attention de bien faire fonctionner le muscle rectal pour éviter les hémorroïdes dues à une station assise très longue si on devait méditer longtemps sur une dalle froide en pierre...

Les séminaires de week-end se déroulent de la façon suivante : Les cours et pratiques ont lieu de 10h30 à 15 heures. On fait Nyumon (entrée dans la voie de la pratique), les méditants récitent les dix préceptes (Juzenkai) et les cinq vœux primordiaux (godaikan) puis Asokan : méditer sur le A est le bouddha en faisant de lentes et profondes inspirations; Gachirin-kan : la lumière de la lune est bouddha ou Ajikan . La lettre A doit être ressentie comme l’essence de la vérité de bouddha

On doit faire son possible pour assister au moins à 5 séminaires dans l’année pour bénéficier du programme intégral!

 

Voilà vous avez à présent ce programme, sans avoir suvui aucun de de ces stages, alors faites en bon usage.

 

 

 

 

 

SHUGEN KOMPON MEISO TOKOGATAME-SAHO

(Méditation assise pour l’activation du corps de diamant)

Kûban, copyright Fujimoto Masahi

Il existe une très ancienne méditation que la plupart des Yamabushi du temple Shôgoin pratiquent assis et qui remonte au bouddha historique Sakyamuni. Particulière au Shugendô, elle se nomme Tokagatamé-meiso (la méditation du durcissement de la couche). C’est une méditation sur les "six éléments" du reliquaire : la terre, l’eau, le feu, le vent, l’éther et la Supra-conscience.

Dans le shugendo, c'est la méthode fondamentale secrète pour faire "dyana" (recueillement) lorsque l'on est assis (Shugendô kompon zazen Hihô). Le Tokko est l’endroit où je me trouve et cette place devient mon lieu de réalisation : au sommet d’une montagne, dans l’enceinte d’un temple; dans le métro…

 

En voici les grandes lignes.

Lors de cette méditation, le pratiquant se visualise comme possédant le corps du bouddha Dainichi Nyorai !

Dans un temple, il prend la posture normale du lotus (ou demi-lotus, jambe droite sur cuisse gauche et paume gauche sur paume droite), sur un coussin de méditation (zafu) afin que le bassin soit légèrement surélevé; la langue n'est pas obligatoirement collée, retournée, au palais mais peut reposer normalement dans la bouche; l'axe épaules-tronc est tenu épaules relâchées; les mains forment la mudra Jô-in, paume droite dans celle de gauche; la colonne vertébrale est droite; le menton rentré;la tête semble comme tendu par fil vers le ciel; les yeux sont mi-clos; l'expiration est plus longue que l'inspiration et il n'y a pas de rétention du souffle! Dans la montagne, il peut rester les jambes replièes ou croisées...paraissant se reposer simplement, mais...

Après s'être assis dans cette position durant quelques instant, prendre les les deux udégoro, un dans chaque main, les entrechoquer puis dire à haute voix.

"Omé gyu sui tchu, kai shichu tô nô nin, gakon jôbutsu-shin, tanza shijitsu sô"

(Les paroles mauvaises disparaissent, toutes choses sont égales, à présent je souhaite devenir bouddha avec ce corps né de mes parents, assis serein telle est ma pensée véritable)

Ensuite, effectuer les six visualisations des six éléments du stupa en rapport avec le corps durant dix, trente, soixante minutes ou plus, en n'omettant pas les couleurs et les lettres sanscrites liées à ces éléments (terre, eau, feu, air, éther & conscience) afin d'obtenir "MUSO SAN-MITSU KAJI" (bénédiction divine du triple mystère dans le silence de l'intériorité).

Une fois cette visualisation terminée, clôturer en prononçant ces paroles.

"Gasoku A-vi-ra-hun-ken, nyô jikû fuku-shin gaku-chô, fukai jishin myô soku-shin, kakugo shibun issyo butsu" entrechoquer les Udegoro puis saluer et les reposer.

Au delà de toutes limites, dans un grand mouvement spatial, le méditant, l’objet de méditation et Bouddha ne font plus qu’un ! C’est l’esprit méditant sur lui-même. Lors de l’introspection de la lettre ou des 6 éléments du stupa, en élargissant le temps de chaque visualisation, le pratiquant va explorer les champs infinis de la conscience.

S’il médite sur Fudo ou tout autre bouddha, il utilisera les lettres sanscrites leur correspondant, lettres germes ou grands mantras, les plaçant en cercle dans la lune, les faisant se déplacer et tournoyer tels des dragons volants. Il les placera sur son corps comme dans le rite du Gumoji-hô.

inside Chartreuse massif to the west

    

summer 2013, Reverend Kûban teaching to his mother & aunt the "Tokogatame" meditation

 

 

 

GUMONJI-HO

Le rituel de l’étoile du matin

C’est une méditation ascétique qui vient du shugendo et fût transmise au moine Kukai par un yamabushi du temple Kumédera du village de Yoshino. C’est une récitation mantrique avec un support visuel (mandala à figure unique) qui s’effectuait sur une période de cent jours auparavant. A présent elle est réduite à une retraite de cinquante jours, dans un ermitage où un temple conçu à cet effet, avec une ouverture toujours en diretion du  Sud-Ouest. Le mandala spécial, représentant le bodhisattva Kokuzo, Seigneur de l’espace infini, est nécessaire. L’officiant, ne se nourrissant de farine de sarrasin une fois par jour, passera vingt heures quotidiennes en méditation. Tout en fixant le mandala, il récitera le mantra de Kokuzo (No bo akyasha kyarabara om arikya mariburi sowaka) vingt mille fois par jour, pour parvenir à un million au bout de la retraite de 50 jours. Il faut être dans une forme physique excellente pour faire cette ascèse. Kukai prétendait que c’est l’ascèse ultime que fit le bouddha Sakyamuni sous l’arbre de boddhi. La neuvième fois où le moine Kûkai la réalisa, fut dans la grotte Mikurodo près de la mer, à la pointe du cap Murotomi de l’île de Shikoku. On rapporte que l’étoile du matin (Myôjô/Vénus) entra dans la bouche : il avait reçu l’illumination !

C’est une ascèse qui se pratique peu dans l’école Honzan, mais dont la tradition se perpétue dans les écoles Shingon, dans des lieux comme la caverne de la méditation de l’île de Tomogashima  (endroit où j'ai effectué l'ascèse du Mizudachi).

-1 heure du matin se lever, faire le rituel des ablutions sous la cascade ou se verser sur le corps 108 baquets d’eau froide, ou bien rester quinze minutes dans un torrent ou une rivière glacée pour y réciter le mantra de Fudo ou le sutra de la Grande Sagesse.

-Prendre l’eau lustrale puis la mettre dans les coupelles en offrande au bouddha

- Faire toutes les préparations dans le dojo ; fleurs, encens, bougies et offrandes

-2 heures, faire « goya-saho » rituel de protection dans la nuit, puis le rituel de consécration du dojo (lieu où l’on médite). Une courte et rapide lecture des sutras,

-2 h20, faire Nyudo et entrer dans le dojo pour méditer et commencer à réciter les mantras,

-7 heures, faire le rite de mi-journée (Chuza) puis dire l’office du matin (asa-gongyo) et réciter le Rishu-kyo, puis redire les souhaits (kinnen)

-8 heures, rentrer à nouveau dans le Gumonji-hô jusqu’à 11h.

-11 heures, sortir de la méditation (Syuchu) et prendre son repas de sarrasin durant une heure

-12 heures, rentrer à nouveau dans le dojo et même préparation que le matin; plus l’encens , les fleurs, les bougies, les coupelles d’eau et les offrandes,

-13 heures faire Soya-sahô jusqu’à 13h20 (rituel consacré à Kokuzo bosatsu)

-13 heures 20, Nyudo, entrer dans le dojo et commencer la méditation jusqu’à 20h30,

-20 heures 30 sortir du dojo et jusqu’à 22 heures faire l’écriture des sutra (sakkyo) et rédiger son journal quotidien (nikki),

-22 heures : se coucher jusqu’à 1 heure pour trois heures de sommeil quotidien.

L’esprit et le corps s’affaiblissent  du fait du peu de nourriture et du peu de sommeil.

Il est important de bien visualiser les lettres sanscrites du mantra en indien ancien ou « shittan» pour les bonji.

 

Voilà quelles peuvent être les méditations tantriques de base dans l'ésotérisme bouddhique japonais...

 

Il existe des visualisations plus complexes avec des « mélanges » dans les 3 champs de cinabre et les différentes « gouttes » d'énergie, mais cela est un niveau plus avancé...

 

 

Bonne méditations assises & bon ZAZEN...

Si vous ne pouvez assister régulièrement aux séances collectives de Zazen dans un dojo ou un temple. Débutez par 15 minutes quotidiennes, au lever, assis au pied de votre lit, une fois vos dents brossées mais avant votre petit dèjeuner: levez vous 15 minutes en avance!

Méditer un acte important qui favorise une bonne santé; ce n'est pas un acte religieux ou bouddhiste forcément...

Il est impératif de passer le cap des 6 mois de pratique afin de commencer à ressentir les bienfaits de toute forme de méditation...

COURAGE!

La compréhension du monde et le Bonheur sont à ce tout petit prix...