le Saint JITSUKAGA Hayashi

 

Le saint Jitsukaga Hayashi

 

聖人

 

(le saut vers le Futur dans le "Lotus des terres de l'Ouest" Furansu)

 

Jitsukaga naquit en l'année 14 de l'ère Tempo (1843) au village de Sakashita du district d'Ena en la province de Gifu, sous le nom laïc de Hayashi Hiyohachi. Dès l'âge de 10 ans environ et pendant toute sa jeunesse il fit partie du groupe de fidèles du mont  Ontake du village Sakashita, culte ayant pour centre le mont Kiso Ontake de cette même province et ayant pour pratiques de base des macérations purificatrices rigoureuses.

 

A l'âge de 25 ans, lors de l'ascension annuelle du mont  Ontake pour le rituel du ozatale (rituel de révélation d'oracles), suivant l'oracle reçu, il monta seul jusqu'à l'étang San-no-ike proche du sommet où, selon la tradition rapportée, lui apparut le Roi-dragon (ryûô). C'est à la suite de cette révélation qu'il quitta brusquement sa famille et la vie laïque, laissant à Sakashita sa femme et son fils âgé de 2 ou 3 ans.

 

Il se rendit alors au mont Omine, dans le but d'y pratiquer une ascèse rigoureuse, car, selon ses propres paroles, « plus que le mont Ontake, c'est là le lieu véritable des pratiques ascétiques ».

Il semble qu'il ait tout d'abord séjourné au village de Zenki de Shimo-kitayama. Il y reçut un enseignement et une formation de shugenja dans l'ermitage de Gokidô (Gyôjabô) -Gokidô est la chapelle aujourd'hui détruite qui était rattachée au temple impérial Shogoin de Kyoto et à la congrégation yamabushi de la branche Honzan-. On peut en effet prendre connaissance de ses activités d'alors par les tablettes votives (fuda) et les stèles commémoratives qu'il laissa dans cette région, de même que par ses propres écrits et ceux de ses disciples.

En-no -Ozuno at Mt Sanjo on letf & Gokidô place at Zenki on right

Il fit d'abord jusqu'à l'an 4 de Meiji (1871) une période de 1 000 jours d'ascèse (sennichi-gyô) essentiellement à Zenki, dans les grottes Shô-no-iwaya et Mûsôdô, que l'on dit avoir été inaugurées par Ennogyôja, ainsi qu'au mont Shaka. Il reçut alors le titre de yamagomori gyôja ryôbû shôdai-sendaisu « grand sendatsu du Kongôkai et du Taizôkai pratiquant la retraite en montagne ». C'est un des plus hauts rangs parmi les yamabushi.

inside cavern of Shô

 

Entre les années 5 et 10 de Meiji, il fit à nouveau une deuxième période de 1 000 jours d'ascèse à Jinzen-no-shuku du mont Omine, puis à Ushi-no-ishi du mont Odaigahara.

La rigueur de ses pratiques lui valut une renommée grandissante et il vit affluer vers lui des fidèles en grand nombre — parmi ceux-ci se comptaient les membres de la famille Kônoike d'Ôsaka — ainsi que plusieurs personnages de rang princier.

Lorsqu'en l'année 5 de Meiji (1872), le shugendô fut interdit lors de la séparation du shintoisme et du bouddhisme (shin-butsu bunri ou shin-butsu kissaku), comme Jitsukaga, ne tenant pas compte de la loi, continuait ses activités de yamabushi, il fut mis en prison, mais bientôt relâché, à la suite d'une semaine de jeûne complet qu'il y fit. A cette même époque, il accomplit les prières rituelles pour la construction d'une demeure (chintakukilô) du prince Arisugawa, qui lui conféra alors le titre de « maître Jitsukaga, second yamabushi d'Ômine après Ennogyôja. » Ce fait témoigne de la relation étroite qui existait alors entre Jitsukaga et la famille princière malgré l'interdiction officielle du shugendô.

 

Vers la 10e année de Meiji (1877), Jitsukaga quitta les monts Ômine... pour une période de long pèlerinage à travers le Japon. Son Journal de voyage, conservé actuellement au temple Shôbôji du village de Teragaito à Shimokitayama, relate en effet que, partant de Sakahita, son village natal, en 1878, il parcourut les provinces du centre, de l'est et du nord du Japon, dont il visita les lieux de culte et les montagnes saintes, et fut de retour à Nagoya en 1880 (Meiji 13). Achevant son pèlerinage par un retour à Sakashita, il y édifia une stèle reliquaire (sharitô). Les reliques de celle-ci sont dites avoir été rapportées d'Inde par un membre de la famille Kônoike, en signe de reconnaissance pour Jitsukaga qui aurait opéré en sa faveur une guérison miraculeuse.

(Anne-Marie Bouchy's book on Saint Jitsukaga in japanese)

 

Puis quittant, cette fois définitivement, son village natal après y avoir célébré les funérailles de son père mort à son retour, il regagna le mont Omine. Là pendant deux années (de l'année 14 à l'année 16 de Meiji) il se consacra à des pratiques extrêmement rigoureuses, tout en accomplissant des oeuvres à la fois sociales et religieuses. En effet, il passa les périodes d'été en une existence érémitique à Nuta-no-shuku et à Ura-mukai près du village de Teragaito.

 

Il ré-ouvrit alors les anciens chemins du shugendô utilisés lors des « entrées dans la montagne » (mine-iri), qui à l'origine reliaient Yoshino à

Kumano, mais qui au début de Meiji étaient impraticables dans la moitié sud. Il passa en outre les périodes d'hiver à Nachi, où il pratiqua l'ascèse de la cascade (Takishûgyô) quotidiennement.

 

Enfin après l'accomplissement des pratiques hivernales de l'année Meiji 17 (1884), il se jeta, assis en position de zazen, du haut de la cascade de Nachi.

 

Ses disciples trouvèrent son corps ayant conservé intacte cette position dans l'eau profonde au pied de la chute.

(extraits de l'article d'Anne Bouchy, cahier de l'EFO)

 

Il avait 41 ans...

 

1884.../... 1961.../.../1984/... 2008: with Gomonshu MIYAGI in front of Nachi waterfall ink painting FRANCE "Petit Palais museum"

 

Saint Jitsukaga's grave at Nachi cimetary july 2011 for Shomudo hermitage OKUGAKE pilgrimage