KAGURA

KAGURA

 

La kagura (神楽, littéralement « agrément des dieux») est un rituel artistique animiste ou shugen, consistant globalement en une danse théâtrale.

 

Izuna Kagura à PARIS Grande pagode de Vincennes le 26 mai 2013 lors des cérémonies bouddhistes pour le Vesak

Les ouvrages japonais historiques Kojiki et Nihon-Shoki  décrivent l'origine mythologique de ces danses. Dans ces textes sont narrées des légendes dont celle  d' Amatérasu, déesse du soleil qui s'était retirée dans la grotte d'Iwayado ou Amano-iwa  (天岩戸), provoquant obscurité et froid sur le reste du monde. Ame-no-Uzumé, divinité de la gaité et de la bonne humeur, exécute une danse lascive qui ne tarde pas à provoquer une hilarité tonitruante chez les dieux, ce qui éveille la curiosité d'Amaterasu et la fait sortir de la grotte. Kagura, danse théâtrale rituelle, est tiré de cette danse légendaire.

Jadis appelée kamukura ou kamikura (神座, lit. « siège divin »), kagura fut d'abord exécuté à la cour impériale par les miko et chamanes-magiciens de l'Onmyodo, les assistantes prêtresses et descendantes supposées d'Ame-no-Uzume. Avec le temps, ce rituel de cour nommé mi-kagura (御神楽, lit. « kagura impériale »), inspira des danses rituelles populaires appelées sato-kagura (里神楽, lit. « kagura de village »), popularisées dans tout le Japon sous diverses formes dérivées.

la chamane Ame-no-Uzume effectuant la Kagura qui fit sortir de sa caverne la déesse Amaterasu Omikami

(English short transalation by Rob Maze-Calais, London) :

"The Kagura is an animist artistic ritual of Shugendô in wich a theatrical dance is performed.

The japanese books Kojiki and Nihon-shoki describe the mythological origine of this dance. In these texts are told the legends such as that of Amaterasu the sun goddess/deity who had retired to the cave of Iwayado or Amano-iwa causing darkness and cold in the world.

Ame-no-Uzume, deity of joy and cheerfulness performed a seductive and hypnotic dance wich did not take long to ignite full on laughter within the ranks of the gods wich in turn awakened the curiosity and interest of Amaterasu, thus inspiring her to come out of the cave. The word Kagura, theatrical ritual dance, originates from this legendary dance. In older times referred to as Kamukura or Kamikura (divine seat), Kagura was first performed at the imperial court by miko and shaman onmyoji assistant priestesses believed to be descendants of Ame-no-Uzume.

Throughout history this court ritual named Mi-kagura (imperial Kagura) inspired ritual dances outside of the aristocratic circles called Sato-kagura (village Kagura) made popular all over Japan in various derived variations. There exists a Kagura wich although belonging to the Mi-kagura/imperial kagura category, was performed up in the mountains by yamabushi for the purpose of pleasuring and calling the gods/deities.These dances were either prayers or invocations. Performed in the past during mountain austerities, ritual ascensions and ascetic pilgrimages such as Mine-iri or Nyûbu-shugyo,these days these ritual dances are no longer known but only by a small handful of individuals in Japan notably at the Kannon-ji temple deep in the Mikawa province...

In 1996 during his one hundred day ascetic retreat in the Shô cave, the yamabushi Kûban (Sylvain Guintard) in the form of very deep intense dreams was struck by a vision of prince Takeru-no-Mikoto who taught him three kagura of the zoomorphic deity Izuna-Daigongen, the first of wich is named Tsurugi-no-mai (the sacred sword dance). If the sword is in Jindachi-zukuri or Bukke-zukuri the moves can varie slightly in their startings.The steps are regulated as those of Nhô-Kagaku theatre either in square, cercle, triangle, cressant or linear linking them to the five elements of the buddhist reliquary (earth/cube,water/sphere, fire/pyramide, air/cressant and ether/drop).

It's an invocation on behalf of Izuna (crow-headed deity) of Nine Dragon Kings power of four directions  : dragons of the oceans, rivers, lakes, forests, caves and mountains!:"

 

Mikagura à la Cour

Mikagura (御神楽) est une danse rituelle exécutée à la cour impériale  et dans les sanctuaires shintos  importants: Kamo-jinja et Iwashimizu Hachiman-gû. Il consiste à accueillir, à distraire et à saluer les divinités par des chants syllabiques humoristiques ou poétiques. Il est aujourd'hui parfois considéré comme sous-genre du "Kagaku", dont il est l'une des influences. Il semble avoir précédé l'inspiration chinoise sur celui-ci, et comporte des éléments autochtones ainsi que des influences d'autres éléments tels le kangen (管弦), le bugaku (舞楽) et le Saibara (催馬楽), des formes de gagaku.

 

Katte shrine at Yoshino village where Lady Shizuka did nude Kagura for giving time to his Lover Minamoto Yoshitsune to escape by mountains trecks...

 

Le kagura uta en est le répertoire vocal sacré de 26 chants (Niwabi, Achime, Sakaki, Karakami, Hayakarakami, Komomakura, Sazanami, Senzai, Hayauta, Hoshi, Asakura, Sonokoma, etc.) exécuté traditionnellement par un chœur d'hommes durant plusieurs jours, mais réduit aujourd'hui à 12 chants exécutés en six heures. On y emploie une flûte traversière FUé () et/ou un hautbois (Hitchiri)   traditionnels, et éventuellement un yamato-goto et des claves (shaku-byoshi).

Il existe plusieurs danses de mikagura, parmi lesquelles :

  • le Yamato-maii (大和舞, « danse du Japon ») associé au yamato uta (大和歌, « chant du Japon ») usant de la flûte-dragon (Ryûteki) ou du hichiriki et d'une paire de shakubyōshi, avec ou sans cithare ;
  • l'azuma asobi (東遊, « jeu des pays orientaux ») usant de la flûte Koma-Bué
  • le kume mai (久米舞, « danse de Kumé ») associé au kume uta (久米歌) usant du Kagurabué, du hichiriki et du wagon.

Satokagura dans les villages

Satokagura (里神楽) est la kagura rencontrée dans les sanctuaires shinto ou les temples du shugendo communs, généralement dansée par des miko (prêtress), kito-shi (guérisseur) ou des yamabushi (pratiquants bouddhistes du shugendo) accompagnées avec un ensemble hayashi composé de flûtes (fué), du tambour (taiko) et de la cymbale (kané ou happa). Elle serait à l'origine du théâtre Nhô et du Kyôgen.

Scène de kagura par le peintre Hokusai (sources Wiki)

 

Les principales catégories de Kagura sont les suivantes1 :

  • Miko kagura (巫女神楽), exécuté par les prêtresses shinto, et dérivé des danses rituelles pendant lesquelles la miko était comme possédée par le kami et parlait, chantait et dansait en tant que dieu. Cette danse est souvent exécutée avec des accessoires rituels, tels que des clochettes, des cannes de bambou, des branches de l'arbre sacré Cryptomeria Japonica (Sakaki) , ou des bandes de papier découpés (shidé ou gohei).
  • Izumo-ryū kagura (出雲流神楽), que l'on trouve dans les danses de la région d'Izumo autour du sancruaire d'Izumo. L'origine des danses kagura tels qu'on les danse à Izumo serait le rituel gozakae (御座替) du sanctuaire de Sada à la ville de Matsué  près d' Izumo. Appelée Sada shin nō (佐陀神能), la danse sacrée du sanctuaire Sada est inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité de l’UNESCO depuis 2011.

 

Asaba Ryokan Izu Japan, Nô/Kagura-den

 
  • Ise-ryû kagura (伊勢流神楽) dérivé des danses exécutées lors des Yudate, rituels autour d'un chaudron d'eau chaude, aux sanctuaires d'Isé et de Kibitsu dans la ville d'Okayama pendant lequel miko ou chamanes s'immergent dans l'eau dans un rituel de purification. On parle aussi de Shimotsuki kagura (霜月神楽) ou de Yudate kagura (湯立神楽) avec un énorme chaudron dans lequel l'eau boue et se fait "paroles des Dieux".
  • Shishi kagura (獅子神楽) : une forme de danse du Lion (獅子舞, shishi mai), dans laquelle un groupe de danseurs joue le rôle du lion et parade autour de la ville. On en trouve deux types :
    • Yamabushi kagura (山伏神楽) dont la danse du lion est soit "brutale" lorsqu'elle est pratiquée par les yamabushi laïcs ou religieux (préfecture d'Iwaté, congrégation Honzan liée au temple impérial Shogoin de Kyoto, soit "posée" à la manière du Nhô et de sa danse Nhō mai (能舞, préfecture d'Aomori)  ou du bangaku (番楽, préfectures de Yamagata et d'Akita).
    • Dai-kagura (太神楽) dérivé des rituels du sanctuaire Asuta de la ville de Nagoya et de certains sanctuaires d'Isé où les prêtres voyageaient de villages en villages pour y chasser les mauvais esprits. Il est souvent accompagné d'acrobaties à la manière du Sangaku  et de théâtre Kyôgen afin de divertir le dieu reçu lors du rite. Il est des Kagura...
  • Il est des Kagura, bien qu'appartenant au Mi-kagura (danses impériales), qui  étaient réalisés par les Yamabushi au sommets des montagnes uniquement pour le ravissement des Dieux. Ces danses étaient soit des prières, soit des invocations. Réalisées par le passé lors des excercices ascètiques du pèlerinage du Miné-Iri ou Nyûbu Shugyo, lorsque les ascètes arrivaient à la strate des Kami et se devaient de "réjouir les Dieux" (Ennen). A présent, elles ne sont plus détenues que par une poignées d'invidus au Japon, notamment au temple Kannon-ji dans le fin fond de la province de Mikawa... En 1996, dans la caverne de Shô durant son ascèse de 100 jours, le Yamabushi Kûban, reçut lors de rêves très intenses, la vision du Prince Takéru-no-Mikoto qui lui enseigna trois Kagura du Dieu zoomorphe Izuna-Daigongen. 1) la première de ces danses se nomme 'Tsurugi-no-maï" (danse de l'épée sacrée). Si le sabre est monté en Jindachi-zukuri ou en Bukke-zukuri, les figures peuvent être différentes légèrement, notamment au début de celle-ci  Les pas sont réglés sur ceux du théâtre Nhô-kagaku et sont soit en carrés, en cercles ou triangles, en croissants, etc... en rapport avec les 5 éléments du reliquaire (terre/cube, eau/sphère, feu/pyramide, air/croissant et éther/goutte).  C'est une invocation de la part du Dieu Izuna (à tête de corbeau) de la puissance des "9 Roi-Dragons" des 5 directions (dragons des océans, des fleuves, des lacs et forêts, des cavernes et des montagnes) qui protègent et gardent, avec la divinité Kimon Daimyôjin, la Porte des Démons au Nord-Est. Les 5 Roi Dragons principaux qui commandent chacun 84.000 vassaux sont: à l'Est l'avatar de Gozanze Myô, Shô-Dai Jin Ryû Hô/ le grand roi-dragon de l'empeureur Bleu; au sud, l'avatar de Yasha Myô, Sakutai Dai Jin Ryû Hô/ le grand Roi-Dragon de l'empeureur rouge; à l'ouest, l'avatar de Daiitoku Myô Hô, Byakutai Dai Jin Ryû Hô/ le grand Roi-dragon de l'empereur blanc; au nord l'avatar de Kongo Yasha Myô Hô, Kokutai Dai Jin Ryû Hô/ le grand Roi-dragon de l'empereur noir!   Avec son pouvoir d'invocation, le dieu Izuna démontre aussi sa puissance martiale au sabre, pour à la fin porter allégeance au Lord Bouddha en mettant un genou à terre...                                                      
  • D'un point de vue anthropologique, c'est la subjugation de l'animisme shinto par la fusion avec le bouddhisme. Tenues "secrètes" durant plus d'un millénaire, ces 3 danses disparurent à l'époque Meiji avec la loi de la séparation du shinto et du bouddhisme (Shin-butsu Kesshaku) lorsque le nouveau shinto devint religion d'état, et que le shugendo dû se rallier de force aux courants Tendai ou Shingon. Elles ne sont plus détenues à présent que par une poignée d'individus dont le yamabushi Kûban Jakkôin. Elles doivent être effectuées avec les 3 Joyaux Impériaux (Tsurugi-sabre; magatama- le collier chamane avec les pierres en forme de griffes et le Kagami-mirroir divin). Le masque de corbeau est celui d'un Karasu-tengu et le style de cheveux/crinière est dit style O'furi. Le sabre employé doit être un Kogarasumaru (voir explications ci-après), le premier sabre nippon forgé par Amakuni dont l'extréminté est à double tranchants...
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  • Avatara Izuna of Shômudo hermitage, Edo statue
  • "Tsurugi-no-maii" avec le mandala des "9 Roi-Dragons"
  • IZUNA YAMABUSHI MI- KAGURA

    « TSURUGI-no-MAII »

    1996年、山伏・空鑁が大峰山にある笙の窟で百日間の荒行を行っていたとき、飯綱(いづな)の神の三つの神楽の教えを受ける夢を見ました・・・

    今日皆さんがごらんになりますのは「剣の舞」(聖なる剣の踊り)という儀式で、カラスの頭を持つ動物神・飯綱が、仏陀への忠誠を誓う前に「九人の竜王」に呼びかけ、自らの武力(そして魔術)を見せるものです。

    この神楽は、大峰山の奥駈への巡礼の際、山々の頂上で仏様と神様へと奉げられたものです。仏教と神道が分離されるまでの何世紀もの間、その内容は秘密とされ、分離後は失われたままとなっています…

    名刀「小烏丸」を持ち、勾玉の首飾りを身に着けた飯綱の神は、戸隠山の守り神であり、中世の武将・武田信玄にも信仰されたことでも知られています。

    山伏・空鑁は、不動明王並びに飯綱大権現を奉るフランス・アルプス所在の聖無動庵の責任者です。

    京都の聖護院で修行を積んだ空鑁は、四十年近く日本の武術を実践しています

  • Ocean version "Tsurugi-no-Maii"
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    • 2) La seconde danse porte le nom de "Nami-no-Kenmaï" (danse des vagues sabres) et consistent en des techniques de coupes avec le sabre...
    • copyrigth Yann.Picot
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    • 3) La 3ème se ne nomme "Norôshi-no-maï" (danse de la queue du Loup). Elle fait référence au signal de fumée qui étaient fait sur les champs de batailles pour lancer les attaques. Elle attire la puisssance des 12 Généraux Célestes afin de remporter la victoire.. Elle s'exécute avec la lance de Bishamonten. Ce Général est une émanation directe du bouddha universel Dainichi Nyorai/Maha Vairocana
    • copyright lylou.fr
  • "Noroshi-no-mai" (Izuna's Kagura)
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       KOGARASUMARU unic sword

      The Kogarasu-maru (小烏丸) or "Little Crow," is a unique japanese sword rumored to have been created by legendary japanese smith  Amakuni during 8th century CE

    • 'Kissaki Moro Ha Zukuri' blades like the Kogasaru Maru are sometimes referred to as 'Kogarasu Zukuri', since the blade of the Kogarasumaru is shaped this way and is well known for its distinctive sugata. The Kogarasu Maru is unique as a bridge between the old double-edged Japanese sword (based on the traditional chinese straignht sword and the traditional Japanese Tachi and eventual Katana.

      The Kogarasu-maru was designed with a curved double-edged blade approximately 62.8 cm long. One edge of the blade is shaped in normal tachi fashion, but unlike the tachi, the tip is symmetrical and both edges of the blade are sharp, similar to a European sword or a Japanese spear, except for about 20 cm of the trailing or concave edge nearest the hilt, which is rounded. A single koshi-hi style groove runs from the nakago to the transition point where the blade becomes double-edged, and is invariably accompanied by a soe-hi. The yaki-ire (hardening) process yielded a sugaha hamon (straight 'temper' line) on both sides of the blade.

      The Kogarasu-maru "Little Crow" is the most famous of the known Kogarasu Zukuri blades and is currently in the Japanese Imperial collection. The Tang of the Kogarasumaru is not signed but the blade is believed to have been made during the either the early Heian period or late Nara period, by the sword smith Amakuni, who is said to have created the first curved Japanese sword and is believed to have lived during this period. Two other Kogarasu Zukuri blades exist from this era, but many other blades of this type have been created throughout Japanese history.

      The Kogarasu-maru is believed by some to have been a cut down hallebard (naginata) or  spear blade that was fashioned into a tachi as its shape is similar to that of some polearms. Nevertheless no evidence of "suriage" (shortening) is found on any of the three extant examples from this time period.

    • This particular sword is the One employed for the God IZUNA's Kagura...

 

 

 

  •  SWORD KOGARASUMARU style builted as "bukke-zukuri"

Michael SABATIER's swordsmith work in France

 

 

 

KAIGEN

Ceremonie pour "l'ouverture des yeux" du mandala des 9 Dragons utilisé lors des Kagura d'Izuna

Ceremony for "Opening Eyes" of the Nine Dragons scroll mandala used during Izuna's Kagura

(original ink painting Mariusz Smerdzt PL; scrollmaker Tamotsu Mizuno, Osaka)